Anatomie d'une plate-forme de mesure :

sondes, préamplis et processeurs

Nourrir le cerveau.

La première tâche d'une plateforme de mesure consiste avant toute chose à capter des signaux audio fréquences (électriques ou acoustiques) puis à les transmettre à un processeur où ils vont subir un ensemble de traitements plus ou moins barbares de conformation avant de pouvoir enfin s’afficher sur un écran sous la forme de courbes, graphes, et autres cartes multicolores indispensables à notre analyse. Mais me direz vous: "mon logiciel sait déjà, sans tous ces fils, préamplis et autres micros gênants afficher cartes, graphes et courbes. N'est-ce pas suffisant?" Possible! En fait ça dépend si vous êtes rémunéré à produire de l’affichage ou livrer une véritable expertise. Nous partirons du principe que vous appartenez à la deuxième catégorie et que la raison pour laquelle vous utilisez un analyseur est de pouvoir mesurer le système de diffusion, appréhender le signal qui le traverse et comprendre ce que le système lui fait subir. Votre mission, si vous l’acceptez, consistera à décider de ce que vous voulez mesurer et à déterminer la nature des signaux de mesure dont vous avez besoin. Il convient de souligner ici que l’efficacité d'un analyseur est directement liée à sa capacité à acquérir les signaux de mesure nécessaires dans un format et une qualité utilisables *. Ces notions élémentaires à l’esprit et pour clarifier notre propos concernant le traitement subi par le signal de mesure, nous diviserons notre plateforme en trois parties distinctes : Les sondes (l’acquisition), les préamplis (la transmission), enfin les processeurs (l’analyse).


Les sondes (Acquisition du signal)

çà sonne très scientifique mais dit autrement : c’est là où notre signal de mesure est capté. Nous pouvons diviser ce groupe en deux sortes: électrique et acoustique.


La sonde électrique

Après avoir décidé dans la chaine du système du signal de mesure à capter, le récupérer n'est généralement qu'un simple exercice de câblage qui s’effectue en prélevant la sortie d’un des éléments de la chaine. Pour ce faire, la boite à outil de l’ingénieur système en tournée doit comporter un kit complet de câbles en bon état et toutes sortes de raccords à connectique variée, liaisons "Y", d’adaptateurs d’impédance, de symétriseurs, etc.  Attention, lors de la captation des signaux, le prélèvement vers la plateforme de mesure ne doit en aucun cas induire de bruit dans la chaine. La procédure de mise à la terre du système ne doit notamment pas être perturbée. A cet effet, posséder dans sa trousse quelques transformateurs d’isolement peut s’avérer parfois bien utile.


La sonde acoustique

Autrement dit : le micro!
C’est l’un des éléments les plus critiques de notre plateforme de mesure. Seule fenêtre d’observation sur notre environnement acoustique, il représente le signal capté à l’oreille de l’auditeur, de l’artiste ou bien encore à la nôtre. Ce transducteur est aussi l’élément de notre plateforme le plus sujet à variations ; que ce soit pour son comportement au fil du temps ou pour ses caractéristiques assez fluctuantes, dans une même série, d’un micro à l’autre. Dans un monde parfait, nos micros devraient se comporter comme des sondes totalement neutres possédant une directivité omnidirectionnelle parfaite, une réponse en fréquence rectiligne du continu à la lumière et une dynamique supérieure à 200 dB. Malheureusement dans le monde réel où nous vivons et travaillons, cet idéal ne peut être atteint. Il convient donc de rester réaliste et surtout conscient que dans la quête de ce graal technique, le prix de notre micro s’envolera proportionnellement à:

  • L’étendue de sa réponse en fréquences (surtout la linéarité des aigues)
  • Sa gamme dynamique (capacité à restituer les niveaux forts tout en possédant un bruit de fond propre très bas)
  • d’un micro à l’autre, la précision de sa sensibilité.
  • la précision du gabarit global de ses caractéristiques techniques (possibilité d’appairage ou non)
  • la mise à disposition par le constructeur de sa courbe de réponse réelle.
  • sa fiabilité et sa capacité à supporter un environnement hostile.

Tout çà pour dire qu’il est possible de dépenser énormément d’argent dans un micro de mesure mais que, compte tenu de nos applications, ce n’est pas forcément très utile.


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